mardi 30 janvier 2018
Le barbier de Monsieur le Mayeur - par Rouva
En ce
temps-là, dans chaque village ardennais, il y avait, à défaut de coiffeur comme
en ville, l’un ou l’autre particulier qui se chargeait de faire la barbe et
tondre les cheveux. C’était souvent le boucher-chwerseur ( = écorcheur, soit
celui qui dépouille un animal de sa peau), ou le forgeron de l’endroit qui
faisaient office de barbier. Ah ! ça ! les cheveux étaient souvent
taillés en escalier et les mentons balafrés : rasoir et ciseaux étaient,
en effet, de tranchant approximatif.
Batisse de
bièrdji, écorcheur à domicile, flairait perpétuellement le pèkèt et vous voilà
dans l’ambiance du « salon de coiffure » de Bovigny.
Voilà que justement
entre un client de marque. C’est le bourgmestre, venu pour la barbe.
- « Bonne
nute, Batisse !
- Bonne
nute, bourguimêsse !
- Ti m’vas
fé l’bâbe, hin, valèt.
- Assiofe,
assiofe, bourguimêsse !
Mais Batisse
n’a pas d’eau chaude. Voilà qu’il crache tout bonnement sur le blaireau en
poils de sanglier.
- Què fêt-ce
don là, Batisse ?
- Ah !
nosse mayeû, c’est bin pace ku c’est vos, ka âs ôtes, v èyoz-vè, dji l’z’t
rêtche so l’gueûye. " ( traduction : Ah ! notre mayeur, c’est
bien parce que c’est vous, parce que les autres, voyez-vous, je leur crache au visage )
Signé :
Rouva
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Roùvâ est le
nom d’un lieu-dit situé entre Bovigny et Courtil. Il fut choisi par Joseph
Peters (Vielsalm 7 mars 1878 – Honvlé 10 septembre 1966) qui fut chef de la
gare de Bovigny de 1911 à 1943. Aîné d’une famille de sept enfants, il fit son
école moyenne à Stavelot après avoir fréquenté l’école primaire de Vielsalm.
Après un service militaire de trois ans, il entra à la SNCB à Vielsalm, fut
transféré à Roanne (Coo) pour terminer sa carrière à Bovigny.
Rouva
écrivit de petits récits que publia l’Annonce de Vielsalm.
Cet article
fut repris à son tour dans « Glain et Salm – Haute Ardenne », numéro
13, décembre 1980
lundi 29 janvier 2018
Liban, dernier bastion des chrétiens en Orient
(…) Le
village de Ras Baalbek vit dans la crainte d’un retour des djihadistes. Et l’on
n’hésite pas à critiquer ouvertement les politiques occidentales. « Vous venez voir les chrétiens d’Orient ?
C’est trop tard, déclare le père Ibrahim Naamo, le curé du village. Que
faites-vous les occidentaux qui venez nous faire l’aumône et en même temps
vendez des armes aux Etats musulmans, Arabie, Turquie et qui les livrent à
Jabbat al-Nosra ou à Daesh ? Les Occidentaux ont cherché à changer le
régime en Syrie ; ils se sont réveillés trop tard pour s’apercevoir que
les chrétiens allaient être victimes de cette politique. Vous devriez acheter
une maison au Liban : dans moins de vingt ans, vous aurez votre guerre
civile chez vous avec vos musulmans. »
In le "Figaro magazine ", 18 juin 2016
dimanche 28 janvier 2018
Stefan Zweig : " Découverte inopinée d'un vrai métier " suivi de " Une vieille dette "
Deux
nouvelles.
- « Découverte
inopinée d’un vrai métier ». Le narrateur décrit la stratégie d’un
pickpocket dans les rues de Paris et à l’intérieur de la maison de vente Drouot.
- « La
vieille dette ». Alors qu’elle est dans une auberge pour suivre une cure
de repos, la narratrice rencontre un vieil homme qui fut jadis un immense
acteur de théâtre. Désormais, les clients de cette auberge respecteront ce
vieux qui a plutôt tout l’air d’un clochard. Respect !
Extraits :
- Chaque
partie de notre corps devient très sensible dès qu’on pense à elle, chaque
dent, chaque doigt de pied, chaque nerf.
- Hofschauspieler : ces acteurs de la Cour
étaient des fonctionnaires nommés à vie par l’empereur. Après la
représentation, ils n’avaient pas le droit de s’incliner devant le public, en
raison de leur haute distinction.
- Une cure miraculeuse , a-t-il dit. Mais moi,
je ne vois là rien de miraculeux. Rien n’est meilleur pour la santé que le
bonheur, et il n’y a pas de bonheur comparable à celui de rendre heureux son
prochain.
vendredi 26 janvier 2018
Liège en 1866, année du choléra
- « La
Meuse », mercredi 7 mars 1866
Depuis
quelques jours, l’éclairage à l’huile de
pétrole a remplacé l’éclairage à l’huile de colza dans plusieurs localités.
Il est facile de se rendre compte de la supériorité de l’éclairage à l’huile de
pétrole
- « La
Meuse », samedi 17 mars 1866
A daté du 1
er avril 1866, les bureaux de la Banque
Populaire de Liège seront transférés rue Hors-Château n° 90
- « La
Meuse », lundi 2 avril 1866
Le pont de Commerce a été livré hier à la circulation.
Tarif des passages : 3 centimes par personne, 7 centimes pour un cheval,
10 centimes pour une voiture, etc.
- « la
Meuse », mercredi 4 avril 1866
A Liège, 196
personnes sont actuellement admises à exercer des diverses branches dans l’art de guérir
- Vendredi 6
avril 1866
La statue de Grétry a été descendue du piédestal qu’elle
occupait place de l’université et transférée place du Théâtre où elle va
désormais se trouver définitivement casée.(…) Rappelons que le cœur de Grétry
se trouve dans le socle de la statue
- Dimanche
15 juillet 1866
Léopold II à Liège
- Samedi 21
juillet 1866
L’administration
communal a prescrit beaucoup de mesure hygiéniques et sanitaires pour prévenir
et combattre les ravages du fléau ( le
choléra) qui décime les habitants de notre ville (…)
(du 25
juillet) : Le rhum et le cognac sont, dit-on, d’excellent cordiaux en
temps d’épidémie quand on en use avec circonspection. Un estimable commerçant,
mû par un sentiment louable de bienfaisance, nous informe qu’il tient à notre disposition
un millier de bouteilles de ces cordiaux au prix de Fr 2,50 la bouteille, 25
centimes seront distraits au profit de la souscription ouverte pour venir en
aide aux malheureux frappés par l’épidémie.
- Samedi 11 août 1866
Premiers bilans des malades du
choléra
- Vendredi 7
septembre 1866
A la date du
5 septembre courant, 2.265 personnes avaient succombé au choléra en notre ville. Le nombre de personnes signalées comme
ayant été atteintes par l’épidémie s’élevait à la même date à 3.642. Nous
devons cependant faire remarquer que tous les cas de choléra survenus à
domicile n’ont pas été signalés à l’Administration
- Samedi 22
septembre 1866
La ville de
Liège est autorisée à construire un pont sur la Meuse vis-à-vis de la place du pont Maghin
- Lundi 24 septembre 1866
Encore
quelques jours et l’épidémie de choléra
aura complètement disparue de notre ville
- Samedi 6
octobre 1866
Réclame pour
la Librairie Universelle
- Mercredi
21 novembre 1866
Excellents
résultats pour les bains et lavoirs
publics de Liège
- Le 21 décembre 1866
C’est aujourd’hui le plus beau jour de
l’année. Pourquoi ? … Parce qu’il est le dernier d’une année néfaste.
En cette
année 1866, Liège a été durement touchée par une épidémie de choléra qui a frappé d’ailleurs une bonne partie de l’Europe. (…) Les bureaux d’état civil
restaient ouverts alors jusque dans la nuit afin d’enregistrer tous les décès.
Il y en eut jusqu’à 68 en un jour. On eut beau blanchir à la chaux vive ruelles
et impasses, répandre des produits désinfectants dans tous les lieux où cela
était nécessaire, en distribuer aux indigents avec brochure explicative,
interdire les rassemblements importants, installer trois hôpitaux, à l’ancienne
gendarmerie ( en Hors-Château), au béguinage Saint-Julien (au quartier de
l’est), au béguinage Saint-Abraham ( quartier du sud), multiplier les secours
médicaux et pharmaceutiques, 4.176 personnes furent victimes du fléau dont
2.626 périrent. (…)
Le 22
juillet, les habitants du Val-Benoit, malgré les recommandations de la police,
tinrent à célébrer dignement la fête paroissiale et passèrent la nuit à boire :
en trois jours, quarante personnes décédèrent dans le quartier. (…)
Le choléra
frappa trois fois à Liège en 18 ans. Du 13 décembre 1848 au 11 novembre 1849 (
1.937 morts) ; du 4 août 1854 au 27 octobre 1855 ( 1.546 morts). En 1866, il
fallut attendre le mois d’octobre pour voir disparaître le fléau, heureusement
refoulé à jamais de nos régions, aujourd’hui.
Et tout particulièrement au quartier
Sainte-Marguerite :
- « La
Meuse », mercredi 5 janvier 1866
Un
malheureux accident a eu lieu samedi dernier à la houillère de Sainte-Marguerite tuant sieur L. Minet et blessant
sieur Simon Gérard
-« La
Meuse », lundi 8 janvier 1866
La police de l’Ouest a arrêté un petit garçon de 11 ans
sous prévention de vol de pipes
- « La
Meuse », jeudi 5 juillet 1866
Le curage de la Légia aura lieu cette année du 11 au 13
juillet
- Vendredi
12 octobre 1866
Un poste de police et d’incendie est établi depuis hier au quartier
de l’Ouest dans les anciens bureaux d’octroi à la porte Sainte-Marguerite
- Mercredi
31 octobre 1866
Accident
très grave d’un jeune ouvrier de 14 ans à la houillère de l’Aumônier
- Vendredi
14 décembre 1866
Crépage de
chignons à la houillère de St-Laurent
( Belle-Vue)
Merci au journal « La Meuse »
de Liège !
Merci à la bibliothèque Ulysse
Capitaine, en Féronstrée, à Liège !
jeudi 25 janvier 2018
André-Joseph Dubois : " Quand j'étais mort "
C’est
l’histoire de AJD, un écrivain liégeois
assez méconnu.
C’est
l’histoire de Cyril Robin, lauréat du prix Goncourt qui se réfugie à Liège.
C’est
l’histoire de Zerna, une jeune sicilienne émigrée à Liège.
C’est
l’histoire d’un resto italien, L’Altro Mundo, place Delcour en Outremeuse.
C’est
l’histoire d’un peu tout cela. L’action se déroule de nos jours.
Un bon roman
qui se lit agréablement et qui contient quelques excellentes réflexions comme
celles reprises ci- dessous.
Extraits :
- « Pourriez-vous donner le nom d’une
multinationale brésilienne ? Difficile, non ? Plus encore que de nommer
un Belge célèbre. » The Economist, 21 septembre 2000.
- Elle a la
taille, le gabarit, les membres d’un gamin de douze ans ; aucune poitrine
perceptible ; des cheveux bruns et drus taillés très court. Bon sang,
pense AJD, comment un corps aussi étriqué peut-il contenir tous les organes
nécessaire à la vie ?
- Les
écrivains sont ainsi : le seul interlocuteur qui compte, c’est eux-mêmes.
- A l’époque
mérovingienne, nos belles campagnes devaient ressembler à la Lybie ou à la
Syrie d’aujourd’hui en plus verdoyant : un immense jeu de massacre de
Tournai à Strasbourg. Dans cet océan de barbarie émergeaient quelques îlots de
quiétude, des monastères où on lisait saint Jérôme en boucle pour oublier les
duretés du temps.
- Si les Liégeois parlent indiscutablement le
français, la plupart le font avec un accent agricole ; c’est comme une
pesante charrue qui labourent leurs phrases en profondeur, fait remonter une
puissante odeur de glèbe et ramène au jour des sons, des tournures ou des mots
oubliés depuis des siècles.
mercredi 24 janvier 2018
Que font les retraités de leurs journées ?
Les gens qui
travaillent me demandent souvent ce que je peux bien faire de toutes mes
journées, moi jeune retraité. Et bien,
par exemple, l’autre jour, avec mon amie Cunégonde (prénom d’emprunt), nous sommes
allés faire une course à Seraing (prononcez : S’rin). Quand nous sommes
sortis du magasin, un flic était en train de remplir une amende de
stationnement. Nous nous sommes approchés et lui avons demandé : «
Allez ! Vous ferez bien un petit geste envers des retraités ! »
Il nous a ignoré et a continué à remplir son ticket. Je l’ai traité de «
gros p*** ! » Il m’a regardé et a commencé un autre ticket pour des pneus
lisses. Alors mon amie Cunégonde l’a
traité de « roi des trous du c*** ! » Il a fini le
deuxième ticket, l’a mis sous l’essuie-glace et en a commencé un troisième. Le petit
manège a continué pendant 20 minutes. Plus on l’insultait, plus il remplissait
de contraventions. Nous, on s’en fichait, on était venu en bus.
mardi 23 janvier 2018
Le boucher-chirurgien de Gouvy
Un épisode
curieux de l’offensive des Ardennes à Gouvy : un boucher-chirurgien
En décembre
1944, durant les combats qui se déroulèrent à Gouvy entre les troupes ss
allemandes et les forces américaines en retraite, un gendarme pensionné, M. Schroeder,
fut atteint d’une balle à la jambe. Rapidement, la blessure s’infecta. Voici le
témoignage que nous avons recueilli auprès de M. Raymond Laloux, boucher
pensionné, domicilié à Gouvy :
« Le
premier jour de l’offensive Von Rundstedt, M. Schroeder fut atteint d’une balle
à la jambe. Très vite, la blessure se compliqua et l’amputation du membre s’imposait
sans délai pour sauver la vie de la victime. Sous les bombes, sans moyen de
communication, le transfert vers la clinique était impossible. La seule
possibilité était l’amputation sur place. Mais il était impossible d’avoir
recours à un chirurgien et le docteur Schaus, médecin traitant, ne voulait rien tenter seul. C’est alors que j’ai
proposé mes services, étant boucher, pour tenter de sauver la vie de l’infortunée
victime. L’opération se déroula à la lueur d’une torche faiblarde. Le docteur
prit en charge l’anesthésie sommaire, et c’est moi qui procédai à l’amputation
avec mon matériel de boucherie. Ensuite, nous sommes restés quelques heures au
chevet de l’amputé et nous avons constaté, à notre grande joie, une réussite
inespérée. »
A l’heure
actuelle ( en 1978 !), M. Schroeder habite Arlon et le docteur Schaus est
décédé dans le courant de l’année 1978.
Article de
E. Colette et de G. Dutroux dans la revue « Glain et Salm – Haute Ardenne «
numéro 10 – juin 1979
dimanche 21 janvier 2018
Halte au puritanisme ambiant !
Le summum de la pudibonderie est atteint !
L'image
promotionnelle du film " Nos années folles" d'André Téchiné, représentant un homme travesti enlaçant
une femme, «heurterait la sensibilité» des enfants d'une école primaire de Senlis, en France. Sous la pression des associations scolaires sur le cinéma de la ville de Senlis,
elle a dû être retirée.
Extrait du
journal « Le soir » du 20 janvier 2018 :
Muse de la
génération 68, Catherine Deneuve tirait quant à elle, la semaine dernière, la
sonnette d’alarme. Pour elle, le monde nouveau, celui de 2018, vire au
puritanisme. Elle s’inquiète du « danger des nettoyages dans les arts.
Va-t-on brûler Sade en Pléiade ? Désigner Léonard de Vinci comme un
artiste pédophile et effacer ses toiles ? Décrocher les Gaughin des musées ?
Détruire les dessins d’Egon Schiele ? Interdire les disques Phil Spector ?
Ce climat de censure me laisse sans voix et inquiète pour l’avenir de nos
sociétés. »
Charlotte Gainsbourg dans un film de Lars Von Trier
Charlotte Gainsbourg dans un film de Lars Von Trier
samedi 20 janvier 2018
Philippe Bouvard : " Je suis mort. Et alors ? ... "
Philippe
Bouvard imagine qu’il est décédé. Le voici dans un logis de deux mètres carré,
six pieds sous terre. Son cercueil est muni d’un télescope afin de voir ce qui
se passe chez ses voisins, tous aussi refroidis que lui. Comme les heures sont
longues et ennuyeuses, il en profite pour nous raconter, plic-ploc, ce que fut
sa vie : ses joies, ses pâssions et comme dit Aznavour, ses amours, ses
emmerdes…
Plutôt
jouissif comme lecture et surtout consolateur : qui que l’on soit, on n’est
finalement pas grand-chose …
Extraits :
- Paul
Valéry professait que la bonne santé se mesurait au silence de ses organes.
- Je dois,
en vérité, mes très rares instants de plénitude à un sourire, à un panorama, au
contact d’un épiderme ou à la traversée de mon esprit par une idée. Le bonheur
absolu m’a parfois rejoint au travers de lectures à l’effet contradictoire
puisqu’elles me donnaient à la fois le plaisir de découvrir un talent et le
désagrément de ne pas en posséder autant.
- Il est préférable de mourir très malade,
pauvre et seul. Comme ça, on n’a rien à regretter.
- Les
religions poussent à l’immobilisme à coups de sornettes invérifiables :
vie après la vie ; enfer et paradis ; résurrection et jugement
dernier ; immortalité de l’âme et messie ; saint et bienheureux.
- A dix-huit ans, je nourrissais deux ambitions :
publier un chef-d’œuvre et mourir jeune. Double échecs : j’ai vécu
longtemps sans devenir écrivain en dépit d’une pyramide de livres ayant plus
encombré les bibliothèques que les mémoires. Lorsque je m’en suis avisé, il
était trop tard. J’étais devenu un vieux con et à l’aise. C’est la grande
supercherie de notre société d’autocongratulations. A l’aide de petits
conforts, elle donne l’impression de la réussite à des gens qui ont tout raté.
Ou qui – encore plus grave – auraient pu faire beaucoup mieux.
- Ainsi, la république des lettres est-elle
peuplée de vieux écrivains mineurs convaincus de publier incessamment sous peu
le chef-d’œuvre qui bouillonne en eux depuis leur adolescence. L’ennui, dans le
cas comme le mien, c’est que les carottes sont cuites.
mercredi 17 janvier 2018
Sages-femmes à Bovigny et à Courtil en 1795
Il n’y a pas si longtemps, pour la
naissance des enfants et les premiers soins à leur donner, on avait recours à
quelque femme expérimentée, appelée sage-femme. Le choix de cette personne
n’était pas sans réflexion et sans confiance, on le comprend, d’autant plus que
de son intervention dépendait le baptême de l’enfant en danger de mort
éventuel.
Ainsi, à Bovigny, en 1795, fit-on le choix,
relaté par une feuille de garde d’un ancien registre de la paroisse, comme suit
:
«
Le 7 juin 1795, les femmes de Bovigny, Longchamps et Honvelé aiant été
publiquement convoquées et assemblées dans l’église paroissiale, ont choisi et
élu Anne Marie Close, épouse de Martin Gotal, pour sage-femme, laquelle a prêté
serment requis pardevant moi, curé – soussigné J.L. Lemoine . »
«
Le 15 juin 1795, les femmes de Courtil et Halconreux, aiant été
publiquement convoquées et assemblées dans la chapelle de Courtil, ont choisi
et élu Barbe Lambert, épouse de Mathieu Sepul du dit Courtil pour sage-femme,
laquelle a prêté le serment requis pardevanrmoi, curé –J.L. Lemoine. »
Article signé v.d.g., paru dans
« Glain et Salm » numéro 1- 1974
°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°
Formule du serment des sages-femmes.
Fournie par
madame Sabine de Launois dans la revue «
Glain et Salm. Haute Ardenne » - numéro 5 , décembre 1976
Extrait du
Rituel de 1782. Formule du serment qui doit être prêté par les sages-femmes en
présence de leur curé :
«
Je promets à Dieu tout-puissant et à toi, sire, qui es mon curé, de
toujours vivre et de mourir dans la foi catholique, apostolique et romaine, de
m’acquitter avec la plus grande fidélité et diligence possible de la charge que
je reçois ; d’assister dans leurs couches les femmes, riches ou pauvres, de
jour et de nuit ; d’oeuvrer de toutes mes forces afin qu’aucun accident
malheureux n’arrive ni à la mère, ni à l’enfant et, au cas où je remarquerais
un danger quelconque, d’appeler des médecins, des chirurgiens ou des femmes
expérimentées en la matière et de ne rien faire sans leur aide et conseil.
Je promets de ne pas dévoiler les
secrets des familles et de personnes chez qui j’assisterai aux accouchements,
de ne pas user de méthodes superstitieuses, ni d’aucun moyen illicite, tant en
paroles, en gestes ou autrement ; de m’efforcer de tout mon pouvoir que personne
d’autre n’utilise de telles méthodes ; de ne jamais agir par vengeance ni par
mauvais esprit ; de ne pas contribuer à la destruction du fœtus ni à
l’accélération de l’accouchement par des moyens anormaux et contre nature mais,
en honnête femme, en bonne chrétienne et bonne catholique, de prendre soin en
toute chose du corps et de l’âme et de la mère et de l’enfant. Ainsi m’aide
Dieu. »
Le prêtre ajoutera : le jurez-vous et
le promettez-vous ?
La sage-femme répondra : je le jure,
sire, et je le promets.
Le curé Lemoine de Bovigny
mardi 16 janvier 2018
Les hameaux oubliés de Bovigny
« A
vrai dire, il ne s’agit guère de villages, proprement dits, mais plutôt de maisons
isolées ou quelque peu rapprochées pour pouvoir les considérer en groupe.
Il s’agit de
Lamerli ( francisé en « Lamerlé »), Djivni ( francisé en «
Juvigny »), Walo, Sint-Martin, Outrimont, Pûmont, Paradis, Burcy, Simpas.
Sauf ce dernier endroit, tous les autres ne figurent déjà plus au dénombrement
des feux (= familles) de l’an 1472. (…) On peut admettre que leur ruine est due vraisemblablement
à la suite d’une série de calamité. »
(...)
Archives de
l’abbé Célestin Guillaume, originaire de Courtil-Bovigny (1868-1944).
Extrait d’un
long article de six pages, signé par Gaston Remacle.
Paru dans la
revue « Glain et Salm. Haute Ardenne » numéro 2, juillet 1975.
lundi 15 janvier 2018
Isamar : " Dans la Cité Hardie "
L’action se
déroule à notre époque dans la Cité Hardie ( = Liège, on aura compris, tout
comme le journal « La Meuse » se nomme « Le Fleuve »). La
police – et nos fins limiers entre
autres, Achille Mogador et Greta Garbaux- sont sur les traces d’un sérial
killer qui a déjà à son actif plus de 30 cadavres, apparemment tous décédés de crise cardiaque dans le quartier St-Léonard et à la fin à
Ste-Marguerite.
Outre l’enquête
en question, l’auteure s’attarde volontiers, et avec humour, sur des thèmes qu’elle
affectionne particulièrement. Voir, par exemple : l’agression verbale et
raciste dans le bus 10 ( page 60 et suivantes) ; le bistrot « Les
Marronniers » place Maghin ( p 123 et suivantes – et plus loin encore-) ;
Hamza, le coiffeur roux et kurde du bourgmestre Van Noordzee qui est en fait
vétérinaire de son état ( p 166 et suivantes).
« Isamar,
l’auteure, se nomme en réalité Isabelle Marlier. Liégoise bien sûr, elle a déjà
derrière elle une longue carrière très éclectique, puisqu’elle a été, entre
autres, écrivain public, journaliste, attachée de presse. »
Bref :
un bon p’tit polar liégeois, très souvent savoureux !
Extraits :
- L’inspecteur
Mogador était perplexe. Certes, l’épopée de madame Charente y était pour
quelque chose. Se représenter cette grande bourgeoise, toujours tirées à quatre
épingles en train de supplier un bûcheron à l’odeur exotique, dont l’une des
couilles lévite, de la prendre en levrette à l’arrière d’une fourgonnette,
était un exercice qui réclamait une formidable aptitude à l’imagination.
- ( à propos de la gare Calatrava). On m’a dit
dernièrement qu’elle ressemblait à une raie en apesanteur, une grande raie
blanche qui avale et vomit sans arrêt du plancton.
- Un jour, elle avait été prise en otage dans
la ville saturée de voitures de gens dont les hurlements se mélangeaient aux
vagissement de klaxons. C’était pendant la Coupe du Monde. Ils avaient défilé
des heures durant en s’égosillant, défigurés par l’exaltation et elle avait cru
sa dernière heure arrivée. J’étais le souriceau surpris par les phares d’une
soucoupe volante, avait-elle expliqué après sa disparition de vingt-quatre
heures. On l’avait découverte recroquevillée dans un container d’ordures
ménagères, le premier refuge qu’elle avait trouvé après l’invasion des rues.
- La partenaire de Mogador était remontée
contre le grand Jacques depuis qu’un de ses fans l’avait conquise, quelques
années plus tôt, en lui déclamant qu’elle était tout à la fois sa Mathilde
revenue, son Isabelle endormie et sa Madeleine en retard. « Quand ce type
m’a annoncé qu’il adorait Brel, j’ai failli prendre les jambes à mon cou et
puis je me suis dit : allez, tu juges trop vite, élargis un peu ton
horizon, il a reconnu ses erreurs. Brel qui disait apprécier les hommes surtout
parce qu’ils n’étaient pas des femmes. »
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vendredi 12 janvier 2018
Haruki Murakami : " Des hommes sans femmes "
Sept
nouvelles d’un des chefs de file de la littérature japonaise. Tout
particulièrement :
1. Yesterday :
l’amitié entre deux étudiants, Tanimura et Kitaru, et Erika, la petite amie de
ce dernier. Saluons la concision de Murakami qui livre une bien belle histoire
en 50 pages alors que d’autres la déploieraient en 450.
2. Un organe
indépendant : suite à une terrible rupture amoureuse, le Dr Tokai meurt d’une
anorexie. « Le Dr Tokai pensait que toutes les femmes naissaient avec une
sorte d’organe indépendant spécial affecté au mensonge. »
3.
Shéhérazade : une femme de 35 ans raconte à son amant l’époque où elle s’introduisait
clandestinement dans la maison d’un garçon qui était au même lycée qu’elle.
4. Le bar de
Kiono : pour l’ambiance générale de la nouvelle : le bar, le client
taciturne, le chat, la femme aux brûlures de cigarettes, … ****
5. Samsa
amoureux : un jeune homme se réveille nu dans une maison à Prague. Il ne
sait pas qui il est. Il reçoit la visite d’une jeune fille bossue.
jeudi 11 janvier 2018
Gouvy en 1998
-
« L’Avenir du Luxembourg », mercredi 7 janvier 1998
A Gouvy, les voleurs défoncent une vitrine d’un
magasin avec une voiture
-
« L’Avenir du Luxembourg », mardi 20 janvier 1998
Les minimes de Montleban
- «
L’Avenir du Luxembourg », jeudi 22 janvier 1998
Inauguration
de la chapelle de Wathermal
- Jeudi 29
janvier 1998
Décès de M. Joseph André, figure héroïque de la
Campagne des 18 jours
- Mercredi 11 mars 1998
Bal masqué à
l’école Ste-Thérèse
- Mardi 17
mars 1998
Grand feu à Rettigny
- Mardi 26
mai 1998
Le foot en
fête à Bovigny
- Mercredi 3 juin 1998
A Gouvy, la
fête équestre des Amis de la
Saint-Martin
- Vendredi 5
juin 1998
- Samedi 7
juin 1998
- Lundi 15
juin 1998
- Vendredi
26 juin 1998
Presque tous
les élèves de la commune de Gouvy en route pour Bruxelles pour découvrir le métier de gendarme
- Mercredi 1 juillet 1998
- Lundi 10 août 1998
- Mercredi 12 août 1998
- Samedi 22
août 1998
- Mercredi
25 août 1998
- Jeudi 10
septembre 1998
- Mardi 15
septembre 1998
- Lundi 28
septembre 1998
Paul Gérard, 70 ans au jubé en tant qu’organiste
à Cherain
- Jeudi 6 octobre 1998
La bibliothèque libre de Gouvy
La bibliothèque libre de Gouvy
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