Trois jeunes gens, déguisés en cow-boys, montés sur des
chevaux, dévalisent, avec une extrême violence, le train Maastrich – Liège,
puis un autre du côté de Ypres et enfin au pays d’Arlon. Nos trois bandits
portent des noms de far-west : Texas Bill, Tennesse et Arizona Jim. Ils
revendent le butin, dérobé aux passagers des trains, à un dealer puis envoient,
sous enveloppes, des billets de 50 euros ou plus à des habitants du quartier
Sainte-Marguerite avec ce mot ainsi libellé : « Nous tenons pour évidente la vérité suivante : tous les hommes
sont créés égaux ». Pour l’inspecteur Renard, cela ne fait pas l’ombre
d’un doute : ces gaillards sont de dangereux terroristes (ce qui est un pléonasme
mais aussi furieusement d’actualité) et de tout évidence, comme on dit à Liège :
ils n’ont pas toutes leurs frites dans le même sachet … Toujours est-il qu’il
va les prendre en grippe (pour notre plus grand plaisir)…
Une partie de l’action se déroule au quartier
Sainte-Marguerite : au 13 rue Mississippi, place des Arzis, à la
collégiale Sainte-Croix. Le jeune auteur de ce roman a certainement pris son
pied à l’écrire. De surcroît, il ne manque pas d’humour.
Un bon p’tit bouquin qui se lit agréablement ce qui, vous en
conviendrez, est certainement une qualité première pour un roman.
Extrait :
- La rue Mississippi
rejoignait les rues Saint-Séverin et Louis Fraigneux. Pavée de gros pavés, elle
descendait fortement et s’avérait être l’enfer des cycliste voulant la gravir.
Enclavée dans le quartier Sainte-Marguerite de la ville de Liège, elle
souffrait de la pauvreté et de l’âge avancé des bâtiments. Le temps, la
pollution, le déclin du quartier avaient noirci les façades. Depuis la
construction d’une autoroute quelques années auparavant, Sainte-Marguerite
avait perdu de son attraction économique. Même la pluie ne pouvait plus laver
les murs désormais gangrénés par la crasse et le désespoir.
Les maisons de la rue Mississippi furent construites en
briques rouges ou blanches – du moins, c’était là leur couleur d’origine. Elles
ne dépassaient pas les deux étages et possédaient, en majeure partie, six fenêtres
à l’anglaise – c’est-à-dire des fenêtres dont l’ouvrant pivote verticalement
sur le bord vers l’extérieur. Derrière les vitres, de fins rideaux grisés par
la poussière et la négligence cachaient le peu de vie privée que les habitants
de ces immeubles cherchaient à avoir.
Quartier multiethnique, il n’était pas difficile de se faire
coiffer par un Italien, de chercher son pain dans une boulangerie marocaine, d’acheter
ses légumes chez un épicier ghanéen ou de rencontrer des Turcs à la
blanchisserie – tout en ayant le loisir de boire une bière belge au café du
coin. Les affaires se réglaient à même la rue et si, parfois, l’ambiance ressemblait
à celle du Far West, jamais aucun problème ne fut rapporté aux services de
police.
On surnommait la rue Mississippi « la rue quatre –i-,
quatre –s ». Elle n’était pas très large. Le soleil n’y pénétrait presque
jamais pour nourrir de ses rayons les habitants du quartier, pour qui un peu d’optimisme
n’aurait pas été de refus.
°°°°°°°°°°°°°°°
Pour la petite histoire. Thibault Menke était l’invité de
Guy Delhasse – ainsi que de trois autres écrivains liégeois- ce dimanche d’avril
au Centre Culturel d’Alleur. Quand monsieur Delhasse demanda l’âge de Thibault
Menke, celui-ci répondit : « 23 ans, oh non, pardon, 22 ! »
A signaler que « notre » jeune romancier a vécu
assez longtemps au quartier Sainte-Marguerite.
°°°°°°°°°°°
En bonus : trois
chansons mentionnées dans le bouquin (parmi d’autres d’ailleurs) :
1. «
Andrew’s Blues « - Rolling Stones :
2. “ In my
time of dyin’ “ – Bob Dylan
3. “ Papa
was a rolling stone “ – Temptations
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire